Noyaux : Dur, dur !
Je m'étais dit qu'avec les cerises ramassées je pourrais me lancer dans la confection de bouillotte sèche, à base de noyaux de cerise. Apparemment, rien de plus simple que de nettoyer un vulgaire noyau de cerise ! Sauf quand on a quelques centaines de noyaux et qu'on n'a pas le mode d'emploi.
Sur le Net, une recherche ne m'a donné que peu d'indications, si ce n'est que cela se fait par des moyens soit-disant sophistiqués. Au prix de 15 € la petite bouillotte, les fabricants ne vont certainement pas dire le contraire. Et 15 € le sac de noyaux, je trouve ça cher, même si le sac est en velours.
Sur des forums, j'ai également pu lire que des internautes avaient procédé en passant les noyaux à l'eau bouillante. Certains ont rajouté de la Javel, voire trop.
Une dénommée Véronique, impatiente de procéder au nettoyage de noyaux, m'avait envoyé un e-mail. Elle n'en est pas à son coup d'essai, contrairement à moi, et a perfectionné sa méthode. Je la cite :
"(...) j'ai eu l'idée de mettre les noyaux à cuire dans pas mal d'eau : à feu doux après ébullition, pendant 1/ h ou 3/4 h.
Le nettoyage a été plus simple ensuite : ils sont impeccables maintenant ! Il va falloir aller à la cueillette à nouveau, parce que je suis loin du compte !!!"
Néanmoins, je me suis lancé.
Donc réflexion, improvisation et expérimentation.
Pour cuisiner les cerises, j'ai dénoyauté à tour de bras. Mais il reste, malgré tout, de la pulpe autour des noyaux.
Dans un premier temps, j'ai ajouté de l'eau au ras des noyaux, puis j'ai laissé macérer dans un récipient fermé (ici un pot de fromage blanc) pendant une demi-journée. Cette macération a pour but de ramollir la pulpe et de commencer à la détacher.
Puis, j'ai déposé les noyaux sans l'eau, dans un récipient metallique et hermétique, le remplissant à moitié. Une fois le couvercle mis, j'ai joué des maracas, ou du cocktail, c'est selon les goûts. Mouvements de va-et-vient, de haut en bas alternant avec d'avant en arrière. J'ai répété l'opération "5-10 minutes de "secouage" à sec, puis rinçage et essorage" 2 ou 3 fois, pour chaque "fournée" de noyaux.
A l'issue de ce traitement mécanique, quasiment tout les noyaux sont propres. Une petite vérification permet de nettoyer avec un chiffon les derniers récalcitrants.
Commence le séchage : d'abord, je les ai laissés une demi-journée au soleil en les remuant de temps en temps. J'en ai laissé certains plus longtemps au soleil, et du coup, ils se sont fendus. L'intérêt du soleil, c'est d'après moi, son pouvoir désinfectant.
Ensuite, je les ai laissés sécher tranquillement dans un endroit à l'ombre et ventilé.
Et voilà des noyaux propres et secs.
Mais ce n'est pas fini. J'ai commencé à me poser des questions.
Cette bouillote sèche a deux qualités : elle emmagasine la chaleur et elle la restitue doucement. Mais pourquoi ?
Qu'est ce qui permet d'avoir de telles propriétés ?
Est-ce l'amande qui, riche en eau, agit en tant qu'accumulateur de chaleur ? Sauf qu'après le traitement que j'ai fait subir au noyaux, l'amande se déssèche et ne laisse qu'une coque vide. Alors peut-être que l'air, isolant, fait barrage à la chaleur, ce qui en permet une diffusion prolongée.
Pour avoir la réponse à tout ça, il faudrait soit que quelqu'un qui a acheté une bouillotte sèche dans le commerce, regarde si les noyaux sont plein ou pas, soit que quelqu'un qui a déjà fait sa propre bouillotte fasse un constat de l'efficacité de celle-ci en fonction de la qualité des noyaux.
Je lance donc cet appel à témoin.
Malgré tout, je penche pour l'hypothèse du noyau vidé de son amande. La bouillotte est censée accumuler la chaleur sur un poële (facilement 50-60 °C), pouvoir passer au micro-onde, passer au freezer (jusqu'à -18°C). Il y a peu de chance que l'amande résiste à de tel écart.
Une remarque, faite également par la susnommée Véronique, concerne les risques à l'utilisation de four à micro-ondes pour réchauffer les bouillotes sèches (voir l'Avis relatif aux bouillottes).