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Un Blog Bio Mais Pas Trop
19 décembre 2006

Noël - 6 : Pourquoi s'embrasse-t-on sous le gui ?

Après le houx et le petit houx, le gui (viscum album) est une autre plante associée aux fêtes de Noël et de fin d'année. On dit d'ailleurs "Au gui l'an neuf !". Le houx et le gui ont également comme points communs, d'être des symboles d'immortalité, du fait d'être toujours verts en hiver, et d'être des ingrédients de départ pour la fabrication de glu.

L'hiver est la saison où, faute de feuillage sur les arbres, le gui est le plus visible, et ses fruits sont à maturité. Ces baies font alors le bonheur des grives et des fauvettes, qui dès lors, le disséminent. La graine, gluante grâce à une substance particulière, la viscine, adhère aux branches, où elle finira par germer et envoyer ses suçoirs dans l'arbre. Attention ! ces baies sont toxiques pour l'homme.

Quand on pense gui, on pense aussi chêne. En fait le gui se fixe aussi bien sur des pommiers, des pêchers, des tilleuls, sorbiers, peupliers, saules, érables, noyers, ...
C'est à Pline l'Ancien que l'on doit de savoir que les druides de blanc vêtus, avec une serpe en or, cueillaient le gui sur les chênes, sans que celui-ci touche le sol. Censé avoir été semé de main divine, le gui sur le chêne rouvre avait de grands pouvoirs et était cueilli le 6ème jour de la Lune après le solstice d'hiver. Cela marquait le début des mois, des années et des siècles selon les Celtes. En l'occasion, deux taureaux blancs aux cornes liées étaient sacrifiés.
Cette plante sacrée guérissait l'animal malade et lui rendait fécondité. Or, selon des recherches actuelles, il semblerait que le gui renfermerait des viscotoxines qui auraient une efficacité dans l'accroissement des défenses immunitaires ...

Est-ce que c'est ce qui lui conférait son caractère sacré, ou alors le gui a changé ses préférences pour son hôte, il s'avère que le gui est aujourd'hui rarissime sur les chênes.

Dans la série je ne fais rien comme tout le monde, le gui n'est pas un parasite, mais un hémiparasite. La plante pompe la sève brute dans la plante hôte, puis transforme cette sève en sève élaborée avec la chlorophylle de ses propres tiges et feuilles. Un parasite aurait pompé directement la sève élaborée, affaiblissant encore plus l'hôte.
En hiver, le gui, par ses suçoirs, fournirait de la sève élaborée à sa plante hôte, ce qui tend à penser qu'il évoluerait vers le mutualisme, autre forme d'association interespèce.

librarianchristmasMais alors d'où peut bien venir la tradition de s'embrasser sous le gui ? Apparemment il y a plusieurs versions.

Toujours chez les Celtes, le gui était adoré comme étant une plante écartant les démons. Cette coutume est à l'origine de la branche de gui de Noël en Angleterre. La couronne de gui suspendue à l'intérieur de la maison etait ainsi censée porter bonheur, et les habitants embrassaient leurs visiteurs pour leur porter chance et prospérité.
Variation à partir d'une même légende, les couples qui s'embrassent sous le gui seront mariés dans l'année, et ce baiser serait un présage de bonheur et longue vie. Les choses ne sont pas si clairement définies que ça, mais finalement, dans tous ça, c'est le geste qui compte ...

Enfin, certains cherchent à se débarasser du gui, d'autre à le planter pour en avoir pour les fêtes. C'est comme ça que je suis tombé sur une recette de semis de gui : " ramassez des graines de gui mûres sur un arbre identique à celui qui servira de plante hôte. Creusez un trou dans l'écorce de l'arbre, à un endroit qui sera arrosé naturellement, et placez-y les graines. L'arbre doit avoir au moins 20 ans et la branche être à 1,50 m du sol au moins avec un diamètre de 10 à 15 cm." Avis aux amateurs.

L'illustration représente le bibliothécaire de l'Université Invisible d'Ankh-Morpok sur le Disque-Monde (voir L-Space)

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Commentaires
O
Noel et Jour de l'An approche,comme depuis 30 ans environ,je cueille et offre du Houx et du Gui<br /> a ma famille et des ami(es),cest facile pour moi j'habite en Montagne Iséroise du Dophiné.
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