Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Blog Bio Mais Pas Trop
19 novembre 2006

Cette L.O.A. est rude, mais c'est la loi

Ce vendredi, j'ai fait un tour rapide au salon Vivez Nature, entre midi et deux.

C'est pour cela, qu'arrivé au stand des Editions de Terran, j'ai dérangé en pleine pause déjeuner l'un de ceux qui s'y tenaient. En l'occurence, c'était Bernard Bertrand, également président de l'association "Les Amis de l'Ortie", et incontournable si on a suivi un peu cette fameuse guerre de l'ortie due à la LOA ou Loi d'Orientation Agricole.
Je n'ai pu donc m'empêcher de discuter avec lui d'un peu de tout. Pas évident. D'une part parce que cette célébrité lui est tombée dessus malgré lui, et qu'apparemment il s'en passerait volontier ; d'autre part, on est interrompu de temps en temps par ce qu'on pourrait appeler, dans une certaine mesure, "des admirateurs et -trices".

Déjà, je me présente en tant que blogueur. Bernard Bertrand reconnaît assez rapidement l'importance du phénomène d'amplification dû à la blogosphère et à l'internet en général. D'ailleurs l'emballement a été internautique avant d'être médiatique.
Au début de l'année, Alain Baraton évoquait cette loi dans sa chronique Jardin le week-end sur France-Inter. Mais il y avait eu relativement peu de réaction. La crainte existait, mais on ne croyait pas que l'absurdité de la chose pouvait être menée aussi loin.
Aussi quand la DDCCRF est intervenue chez Eric Petiot, on a réalisé l'épée de Damoclès que pouvait être cette L.O.A. . Une telle atteinte aux libertés pouvait difficilement laisser le petit monde des sites internet et des blogs indifférent. Rapidement le réseau de blogs s'organise et s'exprime, puis se fait, d'une façon ou d'une autre, remarquer par les médias. Enfin ! devrait-on ajouter.
On connaît la suite, et depuis, Eric Petiot a repris son activité. Heureusement, dans son malheur, il s'est tout de même senti soutenu.

Mais les choses n'en sont pas finies avec la L.O.A.. Dans cette guerre de l'ortie, l'armistice n'a pas été signé, tout au plus c'est un trêve qui a lieu.

En septembre dernier, des décrets sur la L.O.A. sont sortis. Il confirme des craintes, qu'une lettre du ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Dominique Bussereau, reçue en octobre, n'a pas dissipées.
Les particuliers et les agriculteurs peuvent produire leurs propres préparations pour leur usage, se transmettre les recettes. Mais un particulier ne peut donner la moindre quantité de cette préparation à son voisin pour le dépanner, cette préparation n'étant pas homologuée. De même pour un agriculteur.
L'inquiétude réside dans les incertitudes quant à l'avenir : des productions agricoles traitées avec des préparations phytosanitaires faites maisons, donc non homologuées, seront-elles considérées également comme non homologués ? Concrètement, serais-je, un jour ou l'autre, en infraction parce que j'aurais donné à mes proches et à mes voisins des légumes traités au purin d'ortie ? Si on accepte cette LOA telle qu'elle est actuellement, que nous réserveront les futurs textes de loi ?

Bernard Bertrand m'apprenait en même temps qu'avait déjà eu lieu en Haute-Vienne, une intervention de la DDCCRF en rapport avec des produits non homologués. Mais il reste optimiste. Le mouvement de ras-le-bol de septembre dernier confirme que face a des textes de loi inappropriés, il y a une réelle volonté de chacun de se faire entendre et d'interagir avec la sphère politique. L'internet , il faut au moins lui reconnaitre cette qualité, le permet.

Enfin quelques nouvelles en vrac :
Le 26 septembre 2006, un collectif "Ortie et Cie" a vu le jour, et a pour but la défense des produits d’origine naturelle utilisés en agriculture et jardinage.
Les Editions de Terran, sont de plus en plus connues. Le livre "Purin d'Ortie et compagnie", bénéficiant d'un sacré coup de pub, est devenu un livre phare pour cette maison d'éditions, et a passé le cap des 50 000 exemplaires vendus. Certains l'achèteraient en plusieurs exemplaires pour en offrir autour d'eux. Un prochain livre à paraitre portera sur le BRF ou Bois Raméal Fragmenté (voir le site Les jardins de BRF).

En bref, c'était une rencontre bien sympathique.

Un peu d'étymologie pour finir et pour faire réfléchir. Ministre vient du latin minister formé à partir du mot magister (maître) auquel il s'oppose comme serviteur. Un ministre est donc au service du peuple. Certains devraient régulièrement se le remettre en mémoire).

Publicité
Commentaires
D
Merci pour les infos.<br /> Faut être clair sur les termes : l'utilisation du purin d'ortie n'était pas hors la loi, mais plutôt l'échange de purin ... je vais voir de ce pas cet article du Monde.<br /> <br /> Et Kokopelli passe en cassation (cf http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_news.cgi?id_news=82 via BuleKon)
H
Un article du Monde (Des défenseurs de légumes oubliés condamnés pour vente illicite, 03/01/2007) indique que l'utilisation du purin d'orties n'est plus hors la loi. En revanche, ce même article indique que Kokopelli vient d'être condamnée. Les semenciers ont donc gagné ! C'est bien triste.<br /> Fini les tomates toutes tordues et de tailles différentes, génie génétique et réglementation sont maintenant nos nouveaux maîtres. Vive le produit uniforme, vive le produit calibré et insipide !<br /> C'est à pleurer.
Publicité