Le Chou et La Morelle
Voilà un titre qui sonne comme celui d'une fable. Je me lance donc dans un commentaire de texte.
Mi Novembre, il est venu le temps de cueillir les choux semés cet été. Etant donné que c'était une première pour moi, la récolte est petite, toute petite. C'était l'occasion de voir que la culture de ce légume n'a pas été non plus sans repos. Et ce n'est que maintenant que les nuisibles, à cause du froid, laissent les choux tranquille.
Il ne faut pas trop se fier à cette photo. L'apparence des pommes étaient plus ou moins inégales (parce que plus ou moins grignotée).
Petit retour en arrière ...
Aussitôt le chou semé et repiqué,
Par les altises et les aleurodes il fut attaqué.
Les aleurodes sont rapidement apparus et tout aussi rapidement disparu. Le piège que j'avais mis au point n'a pas fonctionné beaucoup.
J'ai du voir en tout une dizaine d'altises, à tout casser. Un simple prélèvement à la main a suffit pour ne pas être gêné par ce coléoptère.
Contrés et repoussés, ce fut au tour de Maitre Limaçon,
Qui, accompagné de son armée, ne fit pas de façon.
Sans fioriture aucune, il attaqua sans relache,
Et ce vorace amena à ce que le jardinier se fache.
Ce dernier leur offrit une bière pour cercueil.
Mais pour tous, la beuverie ne fut pas fatal.
Donc de nuit, il fallut ouvrir l'oeil,
Et capturer le moindre animal.
Beaucoup de limaces. C'est en fait elles qui ont fait le plus de dégâts comme je l'avais déjà écrit dans un précédent billet. Face à ce ras-de-marée gluant, la bière, les cendres de bois, les prélèvements n'ont pas été aussi efficaces que je l'aurais voulu. Quelques granulés anti-limace sous des tuiles et en très petites quantités, m'ont permis de revenir à un niveau acceptable avant de revenir à des méthodes moins agressives.
Malgré l'aide de la tomate à dessein,
Quelques piérides se frayèrent un chemin.
Le même sort que le limaçon, elles subirent,
Mais certains plants avaient hélas déjà connu le pire.
En fait pas tant que ça. J'ai dû supprimer à peine une douzaine de chenilles. Certaines étaient pourtant déjà bien grasses.
Que ce soit pour les altises, les limaces ou les piérides, j'ai profité des sorties avec la chienne, en début et fin de soirée, pour faire un tour le potager, ainsi que du ménage.
Pourtant dans un coin du jardin,
Un couple de choux, cotoyant Dame Morelle,
Dont on dit le genre malsain,
Sembla mener un destin sans pareil.
Coïncidence ? Parmi tous les choux, deux n'ont pas été du tout touchés par la chenille du piéride. Et entre ces deux-là, le hasard y a placé une plante sauvage commune, la morelle noire.
La morelle noire (Solanum nigrum) est une plante d'une trentaine de centimètres, aux fleurs blanches et jaunes et aux fruits noirs. Elle a une "soeur", la morelle douce-amère (Solanum dulcamara) une liane allant jusqu'à 2 m, aux fleurs violette et jaune, et aux fruits rouge vif et luisants. Mais prudence, les morelles peuvent être toxiques. D'ailleurs parmi les synonymes qu'elles ont, on appelle la douce-amère crève-chien, et la noire tue-chien. Pourtant, les cas d'empoisonnement d'animaux sont relativement rares. Et ma chienne se porte très bien.
Les morelles sont de la même famille que les aubergines, les pommes de terres ... et les tomates. Donc rien n'empêche de supposer que la morelle ait des qualités répulsives envers les piérides similaires à celles de la tomate. Il suffit maintenant de le vérifier en renouvelant l'expérience.
"De votre potager vous m'auriez chassée,
Et par les piérides vous auriez été dépassé.
Profitez donc,s'exclama Dame Morelle,
De ma présence inopinée et providentielle."
ça, par contre, ça restera à démontrer à la prochaine culture de choux ...