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Un Blog Bio Mais Pas Trop
6 septembre 2006

Effervescence Orticole

Non, il n'y a pas de faute d'orthographe. C'est plutôt un néologisme personnel avec pour source étymologique le mot ortie.

Certains parlent de "guerre de l'ortie", ici et . D'autres sont plus explicites. On peut lire "Eau bouillante, vinaigre et purins interdits au jardin ?", "Après la vente de purin d'ortie, c'est l'information qui est interdite", "Mais jusqu'où ira-t-on dans la connerie ??", "A quoi joue l'Etat sensé défendre l'intérêt public", ...

Tout cela fait preuve d'une grande incompréhension de la part de la population jardinère française vis-à-vis de ce qui se décide dans son dos.
Faire du purin d'ortie est-il devenu aussi criminel que de fabriquer de la drogue ? Le purin d'ortie est-il autorisé en tant qu'engrais et activateur de compostage ? Et de même, la façon de faire du compost va-t-elle être interdite puisqu'elle fait du bien à mon jardin ? ...

Question limitation de nos libertés, j'ai l'impression de me répéter. Dans un précédent billet, je m'inquiétais déjà de l'impossibilité de favoriser la diversité biologique, de faire du covoiturage, etc, ... Et presque toujours c'est l'environnement qui semble reculer face à une volonté économique. N'est-ce pas en France que les biocarburants se voit mettre des bâtons dans les roues, et que de l'huile de colza peut être considéré comme un produit pétrolier ! C'est en France aussi que la consommation de pesticides est la seconde au monde et que ça semble n'être pas prêt de s'arrêter.

Mais que fait le gouvernement ??? Mais oui bien sûr, il écoute les lobbys ! Non ? Pour moi, simple citoyen, cela me semble assez évident. Il suffit de se poser la question : à qui profite le "crime" ? Qui tire bénéfice de l'interdiction du purin d'ortie et de la transmission de la recette ? Peut-être que j'exagère, mais en attendant, on ne m'a fourni aucune autre explication.

Apparemment, l'information est aussi en cause. Est-ce qu'un jour on va m'interdire de diffuser la recette du clafoutis aux cerises parce qu'il s'agit d'un produit agroalimentaire non-homologué ? et que le lobby pâtissier a fait pression  sur les parlementaires ? Ubuesque. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit.

Dans le précédent billet en question , je me laissais justement aller à faire un peu de Science-Fiction. Et c'est un des sites cités plus haut qui m'y ramène ... en me citant pour faire référence au "Jardinier récalcitrant" téléfilm d'anticipation coécrit par Jean-Claude Carrière. Je trouvais que ce téléfilm collait plutôt bien à la situation des OGM. Il peut être en effet aussi adaptable à cette guerre de l'ortie (Une société qui porte atteinte à ses traditions ...).

Une médecine traditionnelle, souvent à base de plantes, est détenue par les populations locales aux quatre coins du globe. Ce sont ces plantes qu'ont cherchées les industries pharmaceutiques, sans offrir aucun dédommagement aux précédents détenteurs de ce savoir qui en faisait des médicaments.  Après avoir exploité les forêts tropicales pour leurs composés actifs, les industries pharmaceutiques se tournent-elles vers les traditions européennes ... ? J'en entends déjà qui clament "Encore des personnes qui s'imaginent une théorie du complot !". Ce n'est pas la "théorie du complot", c'est la "théorie de la mauvaise habitude". Une fois prise, difficile de revenir à la bonne habitude, celle qui fait référence à quelque chose de malconnu, le respect ...

Même familier des textes de loi, ils me sont souvent hermétiques. D'où ce grand nombre d'interrogations sus-cités. Et les services publics concernés ne semblent pas pressés de se manifester pour donner quelques explications et éclaircissements, à défaut de concertation.

Mais tout ça n'est pas nouveau. Nos hommes et femmes politiques parlent beaucoup de démocratie participative. Je pense que ce ne sont que des promesses en l'air pour leur électorat. Je ne l'ai pas vu appliquée, à part pour en faire une promotion très ponctuelle. Le dernier exemple de démocratie participative que j'ai vu, elle s'est faite hors du contrôle des politiques, et c'était à l'occasion du référendum sur la constitution européenne.
Et à mon avis, chat échaudé craint l'eau froide.

C'était donc mon coup de gueule du mois.
Et soyons comme le jardinier ... récalcitrant.

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Commentaires
T
après une longue vérification, ce n'est en effet pas un décret, mais les dispositions de I à III de l'article 70 (titre IV traitant de l'amélioration de la sécurité sanitaire et de la qualité des produits) de la loi d'orientation agricole du 5 janvier 2006 qui sont entrées en vigueur le 1er juillet.. <br /> seulement je trouve curieux que l'on mette sur le même plan des recettes ancestrales de soins non dangeureuses et les organismes génétiquement modifiés.<br /> Je développerai par ailleurs l'analyse que je fais de ses dispositions, qui semblent à première vue, ne concerner que les produits commercialisés.<br /> Cet article 70 a pour objet de mettre la législation française en conformité avec une directive européenne et notamment le 2 de l'article 8 de la directive 91/414/CEE.
D
un article de Ouest France dit que le décret en question n'existe pas et seule une menace existe concernant la commercialisation d'extraits végétaux comme le purin d'ortie.<br /> http://www.ouest-france.fr/ofmagazine.asp?idDOC=328906&idCLA=3639<br /> <br /> mais ça n'explique pas l'intervention de la DGCCRF chez un paysagiste/conférencier promoteur de techniques agricoles alternatives dans l'Ain. A moins que la DGCCRF n'ait pas plus compris le décret que nous ...
P
nous voila devenus des hors la loi si on fait un purin d'orties, après les pirates des caraïbes, les pirates des jardins, c'est du n'importe quoi.
H
Dis donc Din-Diu ce coup-ci tu es vraiment en colère ! Je partage totalement le désarroi des bloggeurs concernés ici et sur les liens que tu fournis dans ton billet. Nos espaces de liberté s'amenuisent et on on fait un pas de plus vers la marchandisation d'un bien commun : la nature.<br /> <br /> Il est clair qu'il faut s'opposer à ce genre de textes de lois par tous les moyens y compris en utilisant l'arme médiatique au plus haut niveau.<br /> <br /> Je diverge mais effectivement nos législateurs nous proposent une société de plus en plus normée et on a du mal à ne pas faire le lien avec l'agroindustrie. Mais au nom de quoi ? Au nom de quelle échelle de valeurs on n'aurait pas le droit de diffuser des recettes naturelles pour se soigner, se protéger ou se prémunir contre des fléaux s'il est avéré qu'elles sont efficace ?<br /> Cela veut-il dire que tous les ouvrages taitant des plantes médicinales, sous prétexte qu'elles contiennent des huiles essentielles, donc des "principes actifs", seront retirés de la vente ou condamnés ? Je pense que ce décret est maladroitement formulé ou bien nous marchons sur la tête. J'essaierai de relayer l'info sur "S'installer et vivre à la campagne".<br /> <br /> PS : rien à voir mais amusez-vous à chercher des camemberts au lait cru dans vos rayons de supermarché. Vous verrez il n'y en a plus beaucoup versus "au lait pasteurisé".
I
Il faut diffuser cette honte largement, très largement. Si l'industrie agroalimentaire adopte le même genre d'attitude, sera-t-il interdit de faire la cuisine soi-même ?<br /> lien vers mon billet sur le sujet : une conscience écologique est en train de naître en france, l'Etat la tue http://www.eco-echos.com/dotclear/index.php?2006/09/05/78-une-conscience-ecolgique-est-en-train-de-naitre-l-etat-la-tue
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