Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Blog Bio Mais Pas Trop
13 mai 2006

Le Dossier 'P.U.C.E.R.Ø.N.'

Parce que c'est la période de s'en préoccuper, une petite remontée de ce billet s'impose.

Première édition 24 septembre 2005

Deux visiteuses de ce blog avaient demandé des infos au sujet des pucerons et comment en protéger son jardin. Ce n'est peut être plus trop la saison des invasions de pucerons, mais mieux vaut prévenir que guérir. D'autant que je pense que certaines choses sont à entreprendre dès maintenant.

C'est vrai que le puceron fait partie des nuisibles les plus fréquents et les plus envahissants.
A quoi sert le puceron ? A rien ? Tout les amateurs de miel de sapin savent que non. Pour rappel, une des origines du miel de sapin est le miellat produit par certains pucerons se nourrissant de la résine, et récolté par les abeilles.

En dehors de ça, les pucerons sont un sacré fléau. Suçant la sève des plantes, ils finissent par provoquer la déformation des feuilles et l'arrêt de la croissance. Le miellat qu'il produisent est un milieu de culture idéal pour un champignon qui donne de la fumagine, un enduit noir, collant et asphyxiant. Ils risquent aussi de transmettre des maladies à virus.

Il y a plusieurs moyens de les contrer.

L'utilisation d'insecticides :

La roténone et le pyrèthre sont deux insecticides, dont les molécules actives sont issues de plantes. Considérés comme "écologique" entre autre à cause de leur capacité à se dégrader, ils ne sont cependant pas spécifiques. S'ils tuent les pucerons, ils tuent aussi les autres insectes présents, y compris les insectes alliés.

Les traitements à base de décoction et autres purins :

Déjà l'eau toute seule peut suffire. Un jet d'eau puissant peut déloger (momentanément) les pucerons. Ou alors comme j'ai pu le lire quelque part la pulvérisation de l'eau de cuisson de pommes de terre.
Le savon noir dilué (1,5 kg pour 10 l d'eau)peut être utilisé en traitement en début d'attaque, puis 2 fois par semaine.

Le purin d'ortie
Remplir au 3/4, et sans tasser, une grande poubelle (75 l) de tiges d'orties coupées en morceaux, compléter avec de l'eau (de préférence de pluie avec 1 cl de vinaigre blanc pour 10 l, pour l'acidifier) en remuant (cela correspond à 1 kg d'orties pour 10 l d'eau). Ajouter, si besoin, une poignée de lithothamme pour limiter les mauvaises odeurs. Laisser mac"rer 12 à 24 heures pour utiliser le purin non dilué comme insecticide, ou bien 3 à 4 jours pour l'utiliser dilué comme fertilisant ou insecticide, à 0,5 l pour 10 l d'eau en pulvérisation foliaire, 2 l pour 10 l d'eau en arrosage au sol.

La décoction de prêle
Faire tremper les tiges de prêle dans de l'eau (1 kg de tiges fraîches coupées en petits morceaux ou 150 g de tiges séchées pour 10 l d'eau) pendant 12 à 24 heures. Faires bouillir pendant une demi-heure environ, couvrir et laisser refroidir au moins 12 heures. Filtrer. Utiliser en arrosage (non dilué) ou en pulvérisation (dilué à raison de 2 l pour 10 l d'eau).

Limiter les attaques des pucerons
Un jour avant le semis : arroser au purin d'ortie (2l pour 10 l d'eau) additionné d'une décoction de prêle.
Sur les jeunes plantules : faire des pulvérisations de purin d'ortie (0,5 l pour 10 l d'eau) 2 fois à une semaine d'intervalle, puis tout les 15 jours.
A partir du repiquage : faire 2 arrosages au purin d'ortie (2 l pour 10 l d'eau), à une semaine d'intervalle, puis des pulvérisations de purin d'ortie (0,5 l pour 10 l d'eau) tous les 15 jours.

D'autres purins sont utilisés également.

Le purin de sureau
Faire macérer deux jours minimum 1 kg de feuilles, tiges, fleurs et fruits finement hachés dans 10 l d'eau. Pulvériser non dilué, de préférence tôt le matin ou tard le soir.

Le purin de fougère
Faire macérer 850 g de feuilles fraîches (125 g de feuilles sèches) dans 10 l d'eau de pluie pendant une semaine, filtrer et pulvériser dilué à 10 % ou non dilué.

La décoction de tanaisie

Faire tremper pendant 24 h 300 à 400 g de plantes fraîches ou 30 à 40 g de plantes séchées, dans 10 l d'eau. Faire bouillir pendant 15 min. Couvrir le récipient, laisser refroidir. Filtrer et utiliser en pulvérisation sans dilution.



Les plantes repoussoir

La rue officinale  et la tanaisie sont réputées pour éloigner les pucerons, mais également les plantes aromatiques comme la sauge officinale, le thym, le romarin ou la sarriette.

Les plantes attractives

La capucine détourne les pucerons de légumes du potager plantés à proximité.
L'absinthe en bordure d'allée ou en plate-bande, sert de station de refuge aux ennemis naturels du puceron. Tôt en saison, ils trouvent sur l'absinthe des pucerons à consommer, et sont ainsi à pied d'oeuvre pour protéger les cultures un peu plus tard.
Le sureau attire des pucerons qui ne viennent que sur lui. Suivent donc les prédateurs des pucerons, qui eux par contre ne boudent pas les pucerons du potager.

Gêner les alliés des pucerons

Les fourmis exploitent les pucerons comme l'homme les vaches. Elles en récoltent le mielllat et donc les protègent de leurs prédateurs. Les colliers anti-fourmis, en général de glu, installés autour des tronc, sont efficace.

Favoriser la présence de ses propres alliés (les ennemis du puceron)

Ils sont nombreux à se régaler des pucerons : coccinelles, punaises, guêpes, oiseaux,... Encore faut-il qu'ils soient présents.

Attirer les oiseaux est une chose relativement aisée du moment qu'on a le bon nichoir pour la bonne espèce et au bon endroit ( mais ça, ce sera pour une autre fois).

De même pour les insectes amateurs de pucerons, il s'agit de choisir le bon abri pour le bon insecte. Je me réfère, entre autres, à ce document en pdf  pour construire le plus adapté (extrait du Nièrson spécial nichoir, Jeunes & Nature asbl). On peut réaliser ces "nichoirs" avec des matériaux comme du roseau, du bambou, .. ou les acheter dans le commerce, facilement en Belgique et les pays anglo-saxons, et plus difficilement en France. Voyez à quoi il ressemble.

chrysopelacewing_chamber_small1garden_predator_boxcoocinelles

Les 2 premiers à gauche sont plutôt pour les chrysopes. chrysope1
Le chrysope, également connue sous le nom de mouche aux yeux d’or, est un insecte, d'environ 2 cm de long, très discret qui a besoin d’un abri pour hiberner. L'abri sera suspendu à une hauteur de 1,5O m à 2 m à un piquet, un mât ou autre. La chrysope se nourrit en plus des pucerons, d’acariens, de petites chenilles etc... Nocturne, on le repère facilement quand il vole devant la lampe torche.
En I’espace de deux semaines, durée de leur développement, les larves peuvent dévorer jusqu’à 450 à 500 pucerons et 12000 oeufs d’acariens.

Le troisième abri est pour les insectes en général. Il a d'ailleurs dans la partie inférieure, des trous pour les abeilles ou les guêpes solitaires.

coccinelleLe dernier est un abri à coccinelle. Qui ne connait pas  la coccinelle ?!
Je me souviens d'avoir eu une agréable surprise en rabattant une touffe d'herbe de la pampa, cette plante ornementale aux feuilles coupantes et qui donne des sortes de plumeaux. Au coeur de cette plante une quarantaine de coccinelle y avait trouvé refuge.
Les tiges de l'herbe de la pampa ressemble à du roseau. Un fagot de ces tiges dans une boite ferait sans doute un abri très apprécié de la bête à bon dieu.


syrphe1Le syrphe est une petite mouche d'1 cm, dont l'abdomen rayé jaune et noir la fait ressembler à une abeille ou a une guêpe. On les voit souvent en vol stationnaire, et se déplaçant rapidement. Si l'adulte se nourrit exclusivement de nectar, la larve, prédatrice, a le puceron à son menu.

perceoreilleLe forficule (ou perce-oreille), fait environ 1,5 cm de long, et se nourrit aussi de chenilles, d’araignées rouges, de larves et d’oeufs d’insectes. Les forficules ont une activité principalement nocturne et se cachent dans le gîte pour y dormir dans la journée.perceoreille_gite1

L'abri se compose donc d'un pot de terre cuite rempli de fibre de bois, de paille ou d'herbes sèches. Un fil de fer retient cette garniture et ressort par le trou au fond du pot pour être attaché. L'idéal c'est un abri par arbre, arbuste, massif de fleurs ou planche de potager. Cependant attention, les forficules aiment bien les pétales de fleurs d'où parfois des jonquilles en dentelles, par exemple.

Pour anecdote, j'ai une vieille brouette en bois, avec les planches du fond qui sont espacées de quelques millimètres. Pendant quelques semaines, de grandes herbes sèches sont restées dans la brouette. Elles ont d'ailleurs servi de matelas pour les chats de passage. Puis quand j'ai enlevé les herbes sèches, j'ai vu grouiller le fond de la brouette de perce-oreille. Ils avaient trouvé un abri idéal.

D'autres méthodes :

L'application de poudre de roche (ou de cendre) renforcent la résistance du feuillage à divers parasites et maladies. Cela se fait tout les 15 jours en période de pleine végétation, lorsque les pousses émettent des pousses tendres, au moment où la rosée tombe, et en insistant sur la face inférieure des feuilles.

Autres points à éviter, l'abus d'engrais azotés qui favorise les pucerons

Voilà, voilà, voilà. Je crois que j'ai fait un bon petit tour de la question.
Ainsi se clot le dossier "P.U.C.E.R.Ø.N.".

Nota : Les dessins d'insectes sont issus de "Insectes de France et d'Europe occidentale" de Michael Chinery, Ed. Arthaud.

Publicité
Commentaires
C
Un truc connu pour attirer les pucerons et éviter qu'il prolifère dans le potager, c'est de mettre quelques plants de fèves autour du potager. C'est eux qui vont être envahis pas les pucerons.
F
Article très intéressant mais je m'efforce de comprendre l'utilité de l'absinthe.<br /> <br /> En effet j'ai quatre plans d'absinthe dans mon jardin, deux devant une terrasse et deux en bord de potagers. La terrasse et le potager sont assez éloignés. 25 mètres à peu près... J'avais mis ces plants en vue de protéger mon jardin.<br /> Les 4 sont infestés de pucerons verts et les plants ne semblent pas manifester de problèmes particuliers mais ça ne saurait tarder je pense.<br /> <br /> Alors que dois-je faire ?<br /> <br /> D'un côté certains disent que la plante repousse les pucerons de par son odeur (ce qui m'étonne vu le nombre de pucerons sur les tiges) et d'un autre côté certains disent que la plante les attirent et que leurs prédateurs en profitent pour les dévorer.<br /> <br /> Je pense que je vais traiter au savon noir pour ne pas que mes plants dépérissent.
D
L'automne bien entamé, la chasse aux pucerons n'est plus d'actualité.<br /> Pour les bambous, je n'ai pas de crainte, ils sont résistants et ont peu de maladies. Peut-être même que c'est un arbuste ou une plante voisine qui attire les pucerons.<br /> <br /> Donc pas grand chose à faire maintenant ... sauf préparer et mettre en place des abris pour les insectes qui sont prédateurs des pucerons.<br /> Et justement, en liant des bouts de bambous forés pour former des fagots, ça peut faire un abri (voir l'un des pdf ci-dessus).<br /> <br /> Et puis rendez-vous au printemps.
L
bonjour à tous,<br /> <br /> il y a des pucerons autour de mes bambous. Il faut que je l'ai enlève ou pas, répondez-moi vite SVP.<br /> <br /> au revoir à tous
D
Il y a des pucerons pour chaque occasion ....<br /> <br /> Pour les fourmis qui ramènent de la terre, j'envoir un petit coup de jet d'eau pour les faire dégager. En étant plus tétu qu'elle, j'ai fini par les limiter à défaut de les faire déménager.<br /> <br /> Pour le nombre de plus en plus bas de coccinelles, je dis : ça dépend. Cette année j'ai trouvé que j'en avais beaucoup dans mon jardin et alentour (c'est d'ailleurs en rapport avec un prochain billet). C'est sans doute lié avec la présence d'orties jusqu'à début juillet, ainsi que de ronciers et de chénopodes (il faudra attendre pour plus d'info ...)<br /> <br /> Et c'est peut être à mettre en relation avec les papillons : cette année j'ai beaucoup de papillons (mais pas d'espèces nouvelles). c'est d'ailleurs la première fois que je vois une demi-douzaine de morosphinx ("papillon-colibri") en même temps. Peut être que c'est tout simplement le temps qui est en cause.
Publicité