Biocarburants : info et intox ?
L'augmentation du prix de l'essence aidant, les biocarburants se trouvent ces jours-ci sur le devant de la scène médiatique.
Rapidement, j'ai entendu que les biocarburants sont d'une part plus chers à produire que les carburants issus du pétrole, et que d'autre part il y aurait un impact sur l'environnement.
Etonnant, d'autant que dans les journaux télévisés, on a pu voir qu'en Allemagne l'utilisation de biocarburants (jusqu'à une teneur de 100 %) est devenu pratique courante. Même certaines voitures, spécialement équipées, roulent en utilisant de l'huile non raffinée. Vous êtes en panne de carburant ? Pas de problème ! y a de l'huile à la cuisine...
Dans le Science & Vie
n°1056 de ce mois-ci, j'ai pu lire que des chercheurs de l'université de Cornell à New-York,
prenant en compte les dépenses (engrais, pesticides, irrigation,
carburants,...), constataient que l'énergie déployées à produire des
biocarburants (aux Etats-Unis) est supérieure à celle qu'ils pourraient
fournir.
Sur
la même page, des agronomes de la même université (!), confirment que
l'agriculture biologique du maïs et du soja offre des rendements
identiques à ceux de la culture conventionnelle. Mais l'agriculture bio
requiert 30 % d'énergie en moins, réclame moins d'eau et pas de
pesticides. A noter que cette étude s'est faite sur la durée, avec par
exemple les années de sécheresse où les cultures bio ont eu un bien
meilleur rendement que celles conventionnelles.
Si c'est valable avec le maïs et le soja, pourquoi ça ne serait pas valables pour d'autres cultures, en particulier le colza et la betterave ?
Enfin dans LyonPlus d'hier, j'apprends que des chercheurs toulousains ont réussi à obtenir 20 à 30 fois plus de bioéthanol que ce qui est actuellement produit dans des usines en activités.
Tout cela me laisse méditatif...
Entre les chercheurs qui n'accordent pas leurs violons, l'influence (très probable) des lobbys (à tout les coup pétroliers), et la mollesse en investissement, la Machine Biocarburants a l'air d'avancer en étant debout sur le frein.
Vivement le baril à 100 $.